Les Groupes PS, MR, Ecolo et Les Engagés déposent leurs recommandations dans le cadre des travaux de la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 en Wallonie
Six mois après les terribles inondations survenues en juillet 2021, la Commission d’enquête mise en place au Parlement de Wallonie clôture ses travaux ce jeudi 24 mars. A cette occasion, les trois groupes de la majorité au Parlement de Wallonie – PS, MR et Ecolo -, et Les Engagés y déposent leurs recommandations.
Après 6 mois de travail, plus de 50 personnes auditionnées (fonctionnaires, bourgmestres, universitaires, policiers, pompiers, consultation des sinistrés…) et plus de 120 heures d’auditions, ce sont près de 170 Recommandations que ces 4 groupes déposent, afin que le Gouvernement puisse les mettre en application le plus rapidement possible.
La Wallonie a vécu une situation météorologique extrême. Mais aussi une situation exceptionnelle qui pourrait se reproduire demain. Et la Wallonie doit être prête.
Les recommandations doivent donc répondre aux questionnements des sinistrés, afin qu’à l’avenir ces catastrophes soient mieux anticipées, préparées et gérées à tous les niveaux et qu’à côté de cela, toutes les politiques de prévention des risques d’inondation soient renforcées afin d’en réduire l’impact potentiel. Le terrible drame vécu par les sinistrés ne doit plus se reproduire.
La Commission recommande donc de notamment développer la culture du risque en Wallonie, d’améliorer la communication interne (entre services publics régionaux, provinciaux, communaux, Police, protection civile), externe (vers le grand public), et d’améliorer les moyens des autorités compétentes en matière de gestion de ces risques.
La Commission d’enquête a voulu dégager quelques axes forts :
Plusieurs recommandations visent à améliorer la lisibilité et la qualité des prévisions météorologiques et hydrologiques afin de mieux rendre compte des risques que ce soit vers les autorités publiques mais aussi vers le grand public.
Un autre volet de ces recommandations prévoit de mettre en place une gestion de crise et une culture du risque en formant, par exemple, de manière continue les mandataires et fonctionnaires locaux à la planification d’urgence et en redéfinissant les missions du Centre régional de crise via un cadre légal clair.
Figure également dans les recommandations un point important sur l’amélioration de la communication vers la population, avant, pendant et après les périodes de crise.
La problématique des barrages a également fait l’objet de notre attention et nous proposons de définir un cadre légal, d’établir un plan d’urgence pour la gestion des barrages et de rendre la gestion des barrages-réservoirs plus dynamique tout en formant les équipes en matière de gestion de crise.
Nous avons aussi la volonté de revoir, d’améliorer, et de rendre effectifs les plans d’urgence et d’intervention provinciaux et communaux, de réaliser des exercices et de généraliser l’utilisation de Be-Alert pour les autorités locales.
L’amélioration de la transversalité au sein du SPW pour sortir de la gestion en silos et développer une culture organisationnelle forte est également un point d’attention de nos recommandations. Simplifier les procédures en cas de crise apparaît également nécessaire afin de permettre aux administrations et pouvoirs locaux de fonctionner de façon plus souple, rapide et efficace pour faire face à la crise et à la reconstruction.
Mettre à jour les cartes des zones inondables, finaliser les cartes de risques , organiser la reconstruction et la prévention des risques d’inondations par sous-bassin versant et augmenter la capacité d’absorption des sols sont aussi des recommandations fortes et nécessaires pour prévenir des risques futurs.
Enfin, mettre en place une reconnaissance officielle des événements et structurer un travail de mémoire est un élément que nous ne pouvions pas oublier.
Un certain nombre de recommandations s’adressent également aux autorités fédérales dans le cadre de leur compétence en matière de planification d’urgence et de gestion de crise, puisque la commission a cherché à faire un travail à 360°.
Il fallait apporter des réponses aux sinistrés. Il était primordial de prendre en compte la réalité vécue ces jours-là par les victimes de cette catastrophe. Il est également crucial de poursuivre le soutien aux sinistrés qui sont encore aujourd’hui dans des situations très difficiles.
A l’avenir, la Wallonie doit être prête à gérer des événements climatiques comme ceux de juillet dernier. Ces événements risquent de se reproduire. Il faut espérer le meilleur mais surtout envisager le pire pour s’y préparer et pour en réduire l’impact. C’est tout le sens du travail réalisé par la Commission.