Le député Olivier Bierin a interpellé le ministre Philippe Henry au parlement wallon au sujet du dernier baromètre cyclable qui dresse un bulletin « très défavorable » à la Ville de Liège. Si les aménagements cyclables manquent à Liège, ce n’est pourtant pas pour une raison budgétaire puisque celle-ci a reçu des fonds importants de la part de la Région Wallonne. « La ville de Liège bénéficie d’une enveloppe de 1 700 00 euros afin de faciliter les déplacements journaliers des usagers » informe le ministre. « Elle capitalise un montant important de subventions puisqu’elle dispose encore encore de 7 872 956 euros dans le PIMACI (Plan d’Investissement Mobilité Active Communal et Intermodalité) dont 4 936 482,52 sont spécifiquement pour le vélo » poursuit Philippe Henry. Des informations qui font réagir le député écologiste Olivier Bierin : « Les fonds perçus par la la Ville de Liège ont pour objectif de développer la pratique quotidienne du vélo sur son territoire et de mettre en place des aménagements adéquats. Aujourd’hui, la plupart des travaux pour les dossiers attribués n’ont toujours pas commencé, ça pose question sur la volonté des autorités liégeoises en termes de cyclabilité » indique le député liégeois Olivier Bierin.

Le Ministre a effectivement détaillé les dossiers attribués, notamment le corridor Rive-gauche – Pont des Arches ou encore la rue Sainte-Marie, mais c’est aujourd’hui la Ville qui est à la manœuvre pour la maîtrise d’ouvrage et la réalisation de ceux-ci.

« Les Liégeoises et les Liégeois qui circulent quotidiennement à vélo sont de plus en plus nombreux mais prennent encore aujourd’hui malheureusement trop de risque vu le manque d’aménagements » déclare la cheffe de groupe Vert Ardent, Caroline Saal. Si la Ville s’est vantée dernièrement d’avoir un total de 199,5 km d’aménagements prévus pour les vélos, la conseillère communale relativise : « les SUL*, les bandes cyclables suggérées ou les bandes de bus accessibles aux cyclistes ne peuvent pas être considérés comme des aménagements pour les vélos. Si on regarde les détails des types d’aménagement, il n’y a qu’1,4 km de pistes cyclables séparées sur les 200km par exemple, ça ne va pas ! »

L’écologiste liégeoise met également en évidence le parallèle entre la lenteur de la concrétisation des projets cyclables avec le peu de ressources humaines qui y sont affectées au sein de l’administration liégeoise : « Le Collège a pris la décision de remplacer certains départs à la retraite et d’autres non, il dit aussi qu’il va engager à nouveau, mais sans dire quel service et quelle compétence il compte renforcer ou non. Ce manque de transparence cache les volontés politiques : quels enjeux le Collège veut-il relever ? Pour nous, il est évident qu’il faut accélérer la transition écologique, et que le vélo est un des meilleurs alliés du climat et de la dépollution en ville » déclare Caroline Saal.

Enfin, plusieurs éléments ressortent du baromètre du Gracq comme « freins à l’usage du vélo » pour les Liégeois, notamment la vitesse des véhicules motorisés ou encore la peur de se faire voler son vélo qui revient souvent. « Ce sont des éléments sur lesquels je reviens régulièrement au parlement » indique le député wallon. « J’ai attiré à plusieurs reprises l’attention de la ministre de la sécurité routière sur le non-respect des limitations et les vitesses élevées autorisées sur des axes du centre ville mais force est de constater que la sécurité routière est à géométrie variable pour les libéraux« . 30 boxs vélos sont prévus dans le cadre du PIWACY (Plan Wallonie Cyclable) pour un stationnement sécurisé mais le député déplore également le peu de volonté au niveau des libéraux du gouvernement wallon : « L’échevin libéral liégeois se plaint de la lourdeur administrative pour installer ces boxes puisqu’il faut un permis d’urbanisme pour chacun. J’ai donc suggéré au ministre Borsus de lever l’obligation de ces permis, comme ça été fait à Bruxelles, ça permet d’accélérer l’installation d’infrastructures sécurisantes pour les cyclistes. C’est malheureusement un niet de la part du Ministre, peut-être que si l’échevin liégeois frappait à la porte de son ministre ça fonctionnerait mieux » ironise le député.