Question écrite au Ministre Borsus
Lors du Conseil européen du 23 mars, les dirigeants européens se sont accordés sur un plan visant à fournir des obus en urgence à l’armée ukrainienne et, pour la première fois, à faire des achats conjoints de munitions.
Un des piliers de ce plan prévoit le développement des capacités de l’industrie européenne de la défense et comme l’a dit notre Premier Ministre, l’industrie belge a là un rôle à jouer.
Dans ce contexte, quelles sont les perspectives pour les entreprises wallonnes ?
Comment agit Monsieur le Ministre pour qu’elles jouent un rôle dans la production en commun souhaitée par le Premier Ministre ?
Il est convenu dans cet accord européen que l’effort de production sera réparti entre 15 sites européens.
Comment ces 15 sites seront-ils choisis ?
Quelle est la stratégie du Gouvernement wallon pour qu’au moins l’un d’entre eux soit situé en Wallonie ?
Réponse du Ministre
Le Plan de relance européen pour la Défense prévoit en effet le développement des capacités de l’industrie européenne de la défense. S’agissant d’une compétence fédérale, le dossier est suivi de près par la Défense, qui est en contact avec les entreprises belges, dont les entreprises wallonnes, en l’occurrence.
Divers canaux existent permettant aux entreprises wallonnes de fournir à la Défense les informations susceptibles d’être utiles à la réponse à apporter sur le plan européen, que ce soit par le biais du réseau Belgian Sécurité & Defence Industry, du GT Défense coordonné par les Pôles Skywin et Mecatech et des interactions régulières que nous avons et que les entreprises wallonnes ont avec la Défense dans le cadre du financement de projets de recherche et développement (cf. Appel Défense lancé l’an dernier dans le cadre du Plan de Relance de la Wallonie; appel DEFRA lancé par la Défense, CapTechs de l’Agence européenne de la Défense) ou du déploiement de la DIRS (Defence Industry and Research Strategy).
Quant aux mesures à mettre en place pour renforcer la production de l’industrie européenne, la Défense attend un retour de la Commission qui doit faire des propositions. L’objectif serait de partir des entreprises existantes, nous dit la Défense.
Il faut souligner la présence importante des entreprises wallonnes dans le Fonds européen de la Défense (doté de 8 milliards d’euros) dont un des volets porte sur le développement des capacités de production. Grâce à l’action de différents acteurs, dont le NCP Wallonie, ce sont 14 de nos entreprises qui ont pu bénéficier de fonds lors de l’appel 2021. Ce fonds vise avant tout à encourager la coopération entre États membres en vue de créer une base de défense européenne crédible et de lutter contre la fragmentation des moyens (pour ne citer qu’un exemple, l’UE dispose de 20 types d’avions de combat différents, les USA de 6), qui nuit à l’interopérabilité.