Question d’actualité au Ministre Borsus
Monsieur le Ministre, de nombreuses entreprises – grandes, petites, moyennes – sont touchées par la crise. Nous pouvons être inquiets pour différents secteurs. Le focus s’est fait, ces deux derniers jours, en particulier sur les boulangers. On avait déjà pu voir, durant les semaines précédentes, des posts sur les réseaux sociaux se partager. On peut comprendre l’émoi de la population vis-à-vis des artisans proches du terrain qui jouent souvent un rôle social de convivialité dans les quartiers, où l’on rencontre ses voisins quand on va à la boulangerie le week-end, par exemple. Cela suscite une mobilisation légitime de la population. Ensuite, le secteur lui-même s’est mobilisé et a manifesté hier à Namur. Vous les avez rencontrés.
À cette occasion, je voulais m’enquérir auprès de vous de la nature de vos échanges ainsi que les éventuels engagements qui vous auriez pris par rapport à ce secteur, ainsi que les aides que vous pourriez proposer. L’on a eu le débat, ce matin, en Commission et l’on va l’avoir en urgence sur les aides, de manière générale, à apporter aux entreprises. Y a-t-il des mesures spécifiques qui pourraient répondre à la préoccupation légitime de ces artisans qui font face à la crise énergétique, vu la nature de leurs activités et de leurs processus de production ?
M. le Président. – La parole est à M. le Ministre Borsus.
M. Borsus, Ministre de l’Économie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Numérique, de l’Aménagement du territoire, de l’Agriculture, de l’IFAPME et des Centres de compétences. – Monsieur le Député, je souhaitais effectivement être à l’écoute, non seulement des boulangers, mais aussi des bouchers, du secteur Horeca et d’autres acteurs qui étaient présents au moment de la manifestation d’hier devant mon cabinet.
Je viens de détailler quelques éléments de stratégie. C’est à l’actualité européenne – dans les toutes prochaines heures ou jours – avec la volonté de prendre les mesures nécessaires en termes de plafonnement, de modification des règles de marché, d’approvisionnement pour faire baisser la facture de l’énergie.
Deuxièmement, un certain nombre de mesures s’additionnent, au niveau fédéral, mais aussi régional, sont prises pour les aider. Ils illustraient leurs propos d’explosion de factures qui sont multipliées par quatre, cinq et éventuellement plus encore.
Ces mesures sont notamment les diminutions de cotisations, au niveau fédéral, singulièrement sur les indexations de salaires. On ne touche pas au salaire net, bien légitime et nécessaire, mais les surcoûts sont diminués. Vous savez qu’un premier pas important a été fait à cet égard ; d’autres sont encore, je l’espère, possibles.
Au niveau fédéral toujours, je soutiens la volonté d’obtenir une forme de statut social, de tarif social, pour les plus petits artisans, c’est-à-dire ceux qui sont concernés par les factures énergétiques les plus importantes.
Au niveau régional, l’objectif est que nos aides – vous les avez approuvées à l’unanimité en Commission ce matin – soient activées rapidement et éventuellement préfinancées sous forme de prêts, qu’elles tiennent compte de la durée de la crise, si celle-ci se prolonge au-delà du premier trimestre 2023. À ce stade nous l’avons prévu. L’objectif est aussi que nous puissions renforcer celles-ci en fonction des efforts et des budgets disponibles, de manière à leur permettre de passer ce cap extrêmement difficile.
Ils m’ont détaillé les conséquences directes et indirectes en termes d’emploi, de fournitures, pour leurs clients et prestataires. Il est évident que, si l’on ne casse pas cette spirale dévastatrice de l’explosion de coûts de l’énergie, c’est une crise profonde et durable qui nous attend.
M. le Président. – La parole est à M. Bierin.
M. Bierin (Ecolo). – Je vous remercie, Monsieur le Ministre, pour votre réponse et pour votre engagement.
Vous faites bien de mentionner le fait qu’il y avait d’autres artisans et commerçants locaux mobilisés, même si la presse et l’article sur lequel j’appuyais ma question d’actualité faisaient un focus particulier sur les boulangers.
Par rapport à tout ce que vous avez évoqué, j’ajouterais l’intérêt – cela avait été mis en avant, notamment au moment de la crise covid par rapport au soutien à l’HORECA, aux agriculteurs et aux maraîchers wallons et cela avait été notamment porté par ma collègue, Mme Cremasco – d’avoir une réflexion sur la structuration au niveau local et l’autonomisation à la fois par rapport aux énergies fossiles et à des matières premières importées, en permettant le lien via le circuit court et via des produits de qualité, pour apporter une certaine résilience au secteur et être moins dépendant des fluctuations des produits au niveau mondial.