Question écrite au Ministre Henry

Début du mois, l’entreprise Volvo a annoncé la production de voitures à recharge bidirectionnelle, qui pourraient donc servir de batterie pour le réseau. Ce type de véhicule est déjà commercialisé chez Nissan avec la Nissan leaf.

Les responsables de Volvo, dans le cadre de la commercialisation de ce nouveau véhicule, pointent les nombreux freins auxquels ils font et feront face et réclament une modification de la législation, notamment d’un point de vue fiscal.

Quelle est l’analyse de Monsieur le Ministre de ces demandes ?

Des actions ont-elles été mises en œuvre par le gouvernement pour intégrer ces dispositifs dans le réseau ?

Réponse du Ministre

Le « vehicle-to-grid » ou V2G est une technologie relativement novatrice qui permet à un véhicule électrique non seulement de charger de l’électricité, mais également de restituer l’électricité. Le véhicule n’a donc plus un comportement unidirectionnel, mais bien bidirectionnel.

Cette technologie offrira des opportunités remarquables, mais posera, aussi, quelques problèmes.

Au niveau des opportunités, on peut avancer la possibilité de stockage d’électricité des voitures. Ce type de véhicule se comporterait comme une batterie domestique.

On peut parler aussi de la portabilité d’électricité. Par exemple pour flexibiliser les productions d’électricité renouvelable sur le lieu de travail.

On doit aussi évoquer, plus globalement, la possibilité de renforcement de la flexibilité globale du réseau.

Par contre, de nouvelles questions vont immanquablement se poser. Par exemple, et ceci n’est pas une liste exhaustive :

Qu’en est-il de la fourniture d’électricité ? Jusqu’ici, fournir de l’électricité pour une voiture électrique n’est vu que comme un service. Mais qu’en sera-t-il avec des véhicules qui pourront alimenter le domicile ?

Ce mécanisme, lorsque l’électricité est portée d’une entreprise vers le lieu de travail, comment sera-t-il apprécié ? Il s’agit d’un avantage en nature dont il faudra en baliser l’usage ?

Plus globalement, comment devra-t-on intégrer la question de la fiscalité sur le carburant ? Actuellement, à l’exception de la TVA sur les bornes de chargement opérées par des tiers, la question est vaguement abordée, mais qu’en sera-t-il au niveau des véhicules électriques ?

D’un point de vue wallon, la question première se posera essentiellement sur l’impact pour le réseau de distribution. Je vois, certes, d’un bon œil les opportunités liées à une telle technologie. Mais qu’en sera-t-il en termes de contribution aux usages du réseau et à son financement ?

La portabilité permettra, certainement, une décongestion ponctuelle du réseau, surtout en périodes de pics de consommation. Par exemple, lorsque les gens rentrent chez eux. Ce sera évidemment de nature à soulager la pression que l’on peut ponctuellement rencontrer localement. Mais qu’en sera-t-il de la contribution au réseau, et donc, de la capacité d’entretien et de modernisation des GRD ?

Ce sont toutes des questions sur lesquelles il faudra se pencher, même si une grande partie des compétences se trouveront chez nos collègues du Gouvernement fédéral.