Question d’actualité au Ministre Collignon

Monsieur le Ministre, une intercommunale liégeoise a fait parler d’elle dans la presse malheureusement, une fois de plus, de façon négative. Je dis « malheureusement » pour l’image du bassin liégeois et pour toutes celles et tous ceux qui travaillent à son redéploiement avec acharnement jour après jour.

De quoi s’agit-il ? Il s’agit de la CILE, où une enquête interne aurait été diligentée à l’égard d’actes posés par son directeur. On avait déjà eu l’occasion d’échanger dans ce Parlement par rapport à la rémunération et aux subterfuges pour échapper au décret Gouvernance pour limiter ces rémunérations, qui font l’objet d’une enquête de l’Office de répression de la corruption. Cet office a également enquêté sur un marché public douteux.

De plus, le conseil d’administration et le bureau exécutif de l’intercommunale s’intéressent également à de nombreux voyages à l’étranger, mais aussi aux factures assez onéreuses pour ces différents voyages. Enfin, il enquêterait sur des chiffres qui n’auraient pas été communiqués de façon similaire envers la Région et le conseil d’administration de l’intercommunale par rapport à un enjeu important, celui de la santé publique, c’est-à-dire le renouvellement des tuyauteries en plomb pour la distribution de l’eau.

Il s’agit là d’accusations graves, sérieuses. Je me tourne vers vous aujourd’hui pour savoir si vous avez été contacté par les organes de gestion de l’intercommunale par rapport à ces accusations. Quelle en est votre analyse ? Avez-vous enjoint à votre administration d’investiguer sur ces éléments ?

Réponse du Ministre

Monsieur le Député, comme vous, j’ai été extrêmement attentif, voire interpellé, par la teneur des articles. Comme vous l’avez rappelé, je vous ai déjà répondu – j’ai regardé, c’était en mai 2021 – relativement à l’aspect rémunération, où je vous indiquais que l’acte était devenu exécutoire et, compte tenu de la sécurité des actes juridiques, il n’était pas possible de remonter à autant d’années.

Relativement à ce qui est décrit, vous l’avez exprimé vous-même, les organes ont pris les choses en main, et c’est heureux, ont commandé un audit.

Ai-je eu un contact direct avec l’intercommunale concernée ? Non, pas à ce stade. Ai-je pris une initiative ? J’ai demandé que mon administration puisse, lorsque cet audit sera réalisé, entrer en sa possession et vérifier la teneur des différents actes pour voir s’il y a possibilité ou matière à action dans le rôle du ministre de tutelle que je suis.

Trois, vous avez également évoqué l’Office de la répression et des actions judiciaires, en tout cas une information judiciaire existe. Vous savez aussi les limites de mon action relativement à la séparation des pouvoirs. Il est clair que l’on doit aussi être attentif aux conclusions que la justice prendrait dans le dossier concerné.

Voilà les éléments que je pouvais vous donner.

Relativement en ce qui concerne le plomb et le fait de changer les conduites, ce n’est pas de ma responsabilité, mais de celle de la ministre Tellier, qui a pris une initiative pour vérifier la réalité des assertions.

Réplique

Merci, Monsieur le Ministre, pour ces différents éléments et pour votre réactivité dans le dossier, ainsi que pour la réactivité de la ministre Tellier, que vous venez de mentionner.

On suivra attentivement les développements de cette affaire. Il me semble, comme c’est le cas de certains administrateurs qui ont pu s’exprimer dans la presse, qu’un pas de côté du directeur durant l’audit est probablement nécessaire. Par ailleurs, si j’ai bien suivi les informations, il est en congé maladie pour le moment, ce qui relève de sa vie privée et de sa liberté. En attendant, il semble utile qu’il se mette en retrait de la direction, si le cas devait se présenter.