Question urgente au Ministre Borsus

Monsieur le Ministre de l’Économie, je me tourne aujourd’hui vers vous, parce que, effectivement, La Libre a exposé qu’un budget de 37 millions d’euros serait demandé d’une manière ou d’une autre pour soutenir la présence du Grand Prix en Wallonie.

Il est utile d’avoir plus de précisions de votre part sur quelle part de cette somme est due aux Grands Prix précédents, de 2021 et 2022. Y a-t-il des engagements ultérieurs de la Région pour 2023 ? Y a-t-il bel et bien eu une demande au conclave ou non par rapport à une demande budgétaire complémentaire dans le cadre de ce Grand Prix ?

Je vous remercie d’avance pour les réponses que vous pourrez nous apporter.

Réponse du Ministre

L’intervention régionale, à l’instar d’ailleurs de ce qui se passait les années antérieures comme mécanisme, elle est dédicacée, prend en charge la perte du Grand Prix lorsque l’on a déduit à la fois les recettes des dépenses et ce que cela donne comme montant – comme vous l’avez indiqué, Monsieur Gardier – c’est un montant qui est en diminution. Ce montant était, par exemple en 2018, de l’ordre – j’arrondis – de 7,5 millions d’euros. Il était d’un peu plus de 6,9 millions d’euros en 2021 et le chiffre présumé de cette intervention régionale et de 5,7 millions, donc une diminution de 18 % entre l’intervention régionale présumée de 2022 et celle de 2021. Pour le Grand Prix 2020, l’intervention était d’un peu plus de 1,4 million de mémoire, mais cette édition était à huis clos, donc je la mets entre parenthèses puisqu’il s’agissait d’une édition particulière.

Vous observez un mouvement décroissant de l’intervention régionale dû aux efforts notamment menés par le Grand Prix en ce qui concerne les investissements, l’attractivité et un certain nombre d’autres efforts encore que je salue.

En ce qui concerne le futur, il nous est demandé de continuer à assumer, tel que nous l’avons fait précédemment, le déficit éventuel du Grand Prix pour l’édition 2023. Ce déficit – on l’espère – sera de nouveau en diminution puisque, fruit de ces efforts, vous avez notamment observé que, d’une part, l’édition dernière était sold out très rapidement et que, d’autre part, pour l’édition à venir en 2023, en quelques jours à peine, des dizaines de milliers de tickets ont été vendus. Oui, j’ai évidemment été associé en lien direct avec Melchior Wathelet, Vanessa Maes, l’équipe du Grand Prix en ce qui concerne le futur. C’était d’ailleurs une ambition collective très forte de pouvoir confirmer le Grand Prix pour 2023 et pour les éditions ultérieures. Mais où j’indique qu’il ne faut pas tout mélanger, le plateau, c’est-à-dire ce qui est demandé par la FOM pour venir à Francorchamps pour organiser le Grand Prix, est un plateau qui est fixé à 22 millions de dollars pour l’édition 2022 et à 25 millions de dollars pour l’édition 2023. Cependant, ce plateau est assumé à la fois par des recettes, par des tickets vendus, par un certain nombre d’autres activités du Grand Prix et, in fine, s’il y en a une encore en 2023 ou en 2024, par l’intervention régionale. C’est en ce sens qu’il ne faut évidemment pas mélanger les deux considérations.

Monsieur le Président, si vous me permettez encore, je me permets de souligner qu’il y a aussi les éléments retombés à l’évidence. Jugez-en plutôt : un demi-milliard de personnes ont suivi le Grand Prix de Spa-Francorchamps. Les Jeux olympiques de Tokyo, c’est par exemple 375 millions de téléspectateurs. C’est dire, d’une part, l’impact en termes d’image pour la Wallonie. Les retombées : 1 euro investi génère 3,15 euros de retombées pour la Wallonie. J’ai demandé par ailleurs qu’il y ait une actualisation de cette étude de manière à ce que chacun puisse bien mesurer les retombées effectives et concrètes qu’encourt la Région.

J’en termine en indiquant bien évidemment que je continuerai avec vous, sauf si vous avez des opinions différentes, à plaider pour que cet événement majeur puisse continuer à s’exercer dans notre Région et évidemment avec un impact financier en termes d’interventions directes de la Région qui soit aussi minimale que possible et des retombées maximalisées. Vous comprenez donc qu’il n’y a pas de 37 millions à l’horizon.

Réplique

Merci, Monsieur le Ministre, pour ces éléments chiffrés, de précision, par rapport aux informations parues. On peut donc constater malgré tout qu’il y a un déficit structurel de l’organisation du Grand Prix, même si ce déficit se réduit.

Un élément intéressant qui peut sembler contre-intuitif dans ce que vous venez d’exposer, c’est que, lorsque le Grand Prix a lieu à huis clos, sans public, il coûte donc moins cher que lorsqu’il s’organise en présence du public avec des milliers de places vendues.