Question orale au Ministre Dolimont :

Monsieur le Ministre, la presse nous apprenait, ce samedi 18 juin, que M. Partoune, l’ancien CEO de Liege Airport, avait été placé sous mandat d’arrêt et interrogé dans le cadre d’une instruction pour corruption, trafic d’influence et détournement par une personne exerçant une fonction
publique. Cette instruction porterait sur l’attribution d’un marché pour la construction du premier hangar de Cainiao et sur des soupçons de détournements qui auraient démarré, au moins pour cette dernière accusation, suite à une plainte conjointe de la Région wallonne et de Liege Airport avec constitution de partie civile. C’est une plainte qui suivait l’audit dont on a déjà pu débattre largement dans cette commission.

Confirmez-vous ces informations ? Quelles actions avez-vous entreprises, en coordination avec la nouvelle équipe dirigeante de l’aéroport, afin de vérifier, le cas échéant, que d’autres faits similaires n’ont pas échappé à l’audit réalisé à la demande de Nethys ? Avez-vous vérifié, si c’est possible, que ces faits n’ont pas eu pour conséquence d’orienter de façon biaisée et intéressée certains choix stratégiques de l’aéroport ? Il est peut-être trop tôt pour le dire, mais un débat existe sur les raisons qui ont poussé à l’époque à privilégier Cainiao pour bénéficier de terrains avec accès aux pistes et que FedEx aurait pu utiliser également. D’aucuns estimaient que c’était peut-être l’une des raisons du départ de FedEx vers Paris. Si les faits de corruption mentionnés étaient avérés par la justice, cela aurait peut-être pu jouer un rôle dans une orientation importante pour l’aéroport. C’est évidemment de la spéculation à ce stade, mais la question devra être posée le cas échéant. Sur l’affaire qui a fait l’objet des articles de presse, la justice s’intéresse notamment à deux factures de 100 000 euros adressées à la société anversoise qui avait obtenu le marché. Elles ont été émises par une société chinoise qui appartiendrait à M. Partoune et à l’un de ses proches. Disposez vous d’informations sur le fait que cette deuxième personne était ou non en relation avec l’aéroport au moment des faits ?

 

Réponse du Ministre

Madame et Monsieur les Députés, pour rappel, le conseil d’administration de Liege Airport a décidé, le 9 février 2021, de mettre fin pour faute grave au contrat du CEO de l’aéroport sur la base des conclusions de l’audit forensic. Les administrateurs ont par ailleurs décidé de transmettre le dossier forensic au Parquet du procureur du Roi. Dans le même temps, la Région a décidé d’informer le procureur du Roi des éléments issus du dossier et de se constituer partie civile. Liege Airport s’est constituée partie civile à son tour, sur décision de son conseil d’administration, en novembre 2021. Comme vous le savez, c’est dans ce contexte qu’une information judiciaire a été ouverte par le Parquet qui a décidé de porter le dossier à l’instruction auprès d’un juge d’instruction. Le conseil de la Région a sollicité un accès au dossier par deux fois, les 18 novembre 2021 et 26 avril 2022. Les deux demandes ont été refusées eu égard des nécessités de l’instruction. J’ai donc appris comme vous, par la presse, l’arrestation de l’ancien CEO de Liege Airport. Je ne dispose d’aucune information fiable autre que celle de l’arrestation. Le dossier continue d’être géré par la justice, qui fait son travail, et il convient de respecter celui-ci.
Comme vous avez pu le relever, mon prédécesseur avait, en effet, veillé à professionnaliser les instances dirigeantes de Liege Airport. Je suis moi-même très attentif à ce que la gouvernance de l’aéroport soit au cœur des priorités. Je rappelle aussi que la législation a été considérablement consolidée ces dernières années en la matière, via notamment le travail de renforcement du décret Gouvernance.
Je continue de suivre ce dossier qui est dans les mains de la justice. La Région continue d’entretenir des contacts avec son avocat afin de veiller à entreprendre toute démarche utile à la défense de ses intérêts.