Question orale au Ministre Borsus
Monsieur le Ministre, la slow fashion est une démarche qui intègre des principes éthiques, sociaux et environnementaux dans la manière de consommer et de produire des vêtements. Des initiatives s’inscrivant dans cette démarche sont de plus en plus nombreuses, notamment des ateliers de confection de vêtements locaux ou recyclés, mais aussi de la seconde main. Ces initiatives marquent le début d’une transition pour la seconde industrie la plus polluante au monde, ce dont on peut se réjouir.
La Wallonie abrite aussi plusieurs projets dans ce style.
Certains acteurs font preuve de beaucoup d’inventivité pour compenser le coût élevé de la main-d’œuvre belge et confectionner localement des vêtements. Cependant, ils sont confrontés à une deuxième difficulté, c’est qu’il est rare d’avoir tous les chaînons de la filière textile présents dans un seul pays. La Belgique n’échappe pas à ce phénomène.
En effet, il est difficile de se procurer une matière première entièrement fabriquée et/ou transformée localement. Par exemple, si la Belgique produit du lin, celui-ci est souvent transporté en Chine où il est filé avant d’être tissé partout dans le monde, y compris en Belgique, un aller-retour superflu que les amateurs de slow fashion voudraient éviter.
De ce fait, la Wallonie a un potentiel non négligeable dans le secteur. Il fut un temps d’ailleurs où la Belgique abritait des industries prospères, je pense notamment à la laine à Verviers. Par ailleurs, vous nous parliez vous-même, il y a encore quelques mois, du potentiel de la culture de chanvre et de l’étude de l’ASBL ValBiom sur la faisabilité technico-économique d’une filière fibres longues dont les résultats étaient attendus pour fin 2020.
Je reviens vers vous à ce sujet pour vous demander quels sont les résultats de cette étude. Quelle est la stratégie du Gouvernement à l’égard de ce secteur ? Quel soutien avez-vous étudié pour cette industrie textile éthique wallonne, depuis la fabrication du textile jusqu’à la vente ? Quels projets ou mesures avez-vous étudiés ou mis en place afin de soutenir aussi une logique d’économie circulaire dans la filière ?