Question orale au Ministre Borsus

Monsieur le Ministre, dans le cadre des discussions sur l’ajustement budgétaire, vous nous annonciez votre projet de mettre en place un partenariat d’innovation technologique pour l’aéronautique. Vous évoquiez une somme de l’ordre de 35 à 40 millions d’euros afin de financer des recherches liées à la transition vers l’avion du futur, que vous qualifiez également d’avion « vert », dont l’impact environnemental serait largement atténué.

Pouvez-vous nous donner de plus amples détails quant à ce projet ? Quel sera le montant exact qui lui sera alloué ? Pouvez-vous nous dresser la liste des partenaires qui seront mobilisés ? Quels seront les objectifs spécifiques de chacun ainsi que leur objectif commun ? Quel sera le délai de ce partenariat ?

Par ailleurs, ce projet soulève quelques réflexions. L’aviation est en effet une source de pollution non négligeable : 3,5 % des émissions de gaz à effet de serre pour l’Union européenne et elles ont augmenté de 130 % en 20 ans. Dans un tel contexte, je partage votre désir de vouloir diminuer l’impact de l’aéronautique sur l’environnement.

Cependant, on peut tout de même se poser quelques questions sur cet avion du futur parce que les alternatives au kérosène ne peuvent réduire l’impact carbone uniquement si elles sont produites par de l’électricité renouvelable, sans quoi faire voler un avion sera trois fois plus polluant qu’avec de l’énergie fossile. On peut également envisager de fournir cette énergie via des agrocarburants, mais la concurrence avec la production de nourriture pose également des problèmes dans ce cas.

Il est estimé que, pour satisfaire 50 % de la demande énergétique de l’aviation projetée en 2050, il faudrait consacrer l’équivalent de 8 millions d’hectares de terre pour la production d’électricité renouvelable, c’est-à- dire l’équivalent de la superficie de la République tchèque, ou 33 millions d’hectares pour la production d’agrocarburants, c’est-à-dire l’équivalent de la Finlande, sans compter les ressources nécessaires pour fabriquer ces infrastructures de production d’énergie ou équivalents.

Dès lors, ne serait-il pas plus pragmatique d’envisager une transition, à moyen ou long terme, vers d’autres alternatives à l’avion en lui-même ? Quelle est votre analyse des perspectives à long terme pour le secteur  ?

Je vous remercie d’avance pour vos réponses.