Question orale au Ministre Henry
Monsieur le Ministre, j’en profite pour relever le fait que c’est très intéressant de voir une députée libérale estimer que les acteurs publics devraient prendre certaines missions en main plutôt que le marché. La question des missions des GRD est en effet très intéressante à cet égard.
Le lundi 29 juin, l’expédition Unu Mondo a mis les voiles en direction du Groenland avec à son bord, notamment, un chercheur de l’ULiège. Sa mission est d’installer trois stations météo qui permettront d’étudier le profil des vents du sud du Groenland pendant trois ans. Cette mission s’inscrit dans un travail mené depuis plusieurs années par une équipe scientifique de l’Université de Liège. L’hypothèse qu’ils souhaitent vérifier est que le Groenland disposerait d’un important potentiel encore inutilisé en matière d’installation de capacités de production renouvelable, en l’occurrence des éoliennes, en raison de la particularité des vents soufflant au sud de son territoire.
En effet, en addition des vents dominants, les vents synoptiques qui soufflent en moyenne à 60 kilomètres par heure, avec des rafales atteignant les 180 kilomètres par heure, le sud du Groenland serait aussi le théâtre de vents appelés catabatiques. Ces vents résultent de la formation d’air froid dès lors plus dense et plus lourd au sommet de la calotte glaciaire et qui s’écoule ensuite le long de cette calotte, provoquant un vent dense et continu.
Si après ces trois années d’études, leur hypothèse se confirme, l’installation de milliers d’éoliennes dans cette région du monde permettrait, selon ces chercheurs, d’accélérer la transition énergétique, en produisant jusqu’à l’équivalent de 300 centrales nucléaires. L’énergie éolienne pourrait notamment être acheminée dans le monde entier sous forme de gaz créé synthétiquement mais aussi éventuellement sous d’autres dispositifs techniques. La presse évoque un montant de 10 milliards d’euros d’investissement nécessaire pour mettre en place ce projet dans son ensemble.
Monsieur le Ministre, quelle est votre analyse quant au potentiel de ce projet ? Comment pourrions-nous effectivement alimenter l’Europe, la Belgique, la Wallonie par ce biais ? Quels contacts avez-vous eus, si vous en avez eus, avec l’ULiège et éventuellement avec d’autres industriels qui seraient intéressés par le projet, même si, admettons qu’il est pris là très en amont ?