Question écrite au Ministre-Président

À la fin du mois de mai, la Commission européenne lançait son plan de relance pour l’Europe intitulé « Next generation EU ». On parle de 750 milliards d’euros destinés à aider les États membres à relancer la machine économique après la crise que nous venons de vivre, sous quelques conditions toutefois : les investissements et les réformes devront rendre les économies plus résilientes et mieux adaptées aux évolutions en cours. Ils devront également répondre aux deux grandes priorités européennes, fixées à l’entame de la nouvelle législature : la transition écologique et la transformation numérique. Dès lors, pour la Commission, il y a désormais trois priorités de travail : le « Green deal », la transition numérique, et la résilience. Ce dernier point soulève quelques réflexions.

En premier lieu, faut-il mettre sur un pied d’égalité ces deux premières priorités ?

En effet, la transition numérique est un outil, et ne devrait pas être considérée comme un objectif en soi. La transition numérique peut améliorer les performances et la résilience de nos entreprises, elle peut contribuer, dans une certaine mesure, si elle est correctement orientée, à la décarbonation de notre économie, mais elle n’a pas d’intérêt propre. Tandis que le « Green deal » est un objectif en soi : il s’agit ni plus ni moins de nous permettre de vivre sur une planète vivable. Il est plus transversal et global.

Quelle est l’analyse politique de Monsieur le Ministre-Président de l’imbrication de ces deux priorités ?

A-t-il plaidé dans le sens d’une subordination de l’un à l’autre au sein des instances européennes ?

Ma deuxième réflexion porte sur la priorité de résilience.

Peut-il me donner plus de détails sur cette priorité  ?

Les objectifs de résilience ne sont-ils pas remplis par certains axes du « Green deal », via notamment la relocalisation de certaines productions ?

Quel est le lien entre ces deux objectifs ?

Quelle est son analyse politique de la possibilité de fusionner ces deux objectifs ?

Enfin, dans les recommandations de la Commission figure l’accélération de la mise en place de la 5G.

Comment la Commission estime-t-elle que la 5G pourrait contribuer aux objectifs de transition écologique ?

La 5G risque d’aboutir à une multiplication des objets connectés, qui nécessiteront des ressources et de l’énergie, pour leur production et pour leur usage, a fortiori s’ils remplacent des dispositifs en état de marche qui seraient déclassés juste par effet de mode.

A-t-il attiré l’attention de la Commission sur l’importance d’évaluer le déploiement de la 5G au regard de la cohérence avec les objectifs climatiques et environnementaux ?