Question écrite au Ministre Crucke

Selon le GIEC, l’aviation ne serait responsable « que » de 2 à 3 % des émissions de CO2 dans le monde. Cependant, une récente étude publiée par l’Impérial college de Londres en février 2020 stipule que ces chiffres ne prennent pas en compte l’impact des traînées de condensation, appelées contrails dans le jargon, dégagée par les avions.

Ces mélanges de vapeurs d’eau et de suies de combustion ont pourtant un impact sur le climat : sous certaines conditions, les traînées blanches qui d’habitude se dissipent très vite et n’ont pas d’effets significatifs peuvent se transformer en nuages plus persistants, formant une couverture nuageuse artificielle pouvant persister dans l’atmosphère jusqu’à plusieurs dizaines d’heures. Dès lors, elles modifient les circulations énergétiques et accentuent certains phénomènes dont notamment l’effet de serre.

Les chercheurs de cette étude estiment que ces traînées contribueraient autant au réchauffement climatique que l’ensemble des émissions de CO2 des avions. Heureusement, ces déclarations sont également accompagnées de propositions de solutions.

En effet, la plupart des traînées de condensation se forment lorsque les gaz d’échappement chauds des avions sont émis dans des zones sursaturées en glace (quand l’humidité relative est supérieure à la saturation). Or ces zones sont généralement distribuées sur de vastes bandes horizontales qui se développent peu en hauteur. L’idée des chercheurs serait de décaler l’altitude des vols susceptibles de créer des contrails, d’environ 600 m vers le haut ou vers le bas, selon les conditions, afin d’éviter de circuler dans des zones sursaturées.

L’étude précise que seuls 2,2 % des vols, principalement des vols cargo, seraient responsables de 80 % des traînées de condensation persistantes. Dans ce contexte, il serait possible d’étudier de nouvelles trajectoires pour ces vols qui, associées à une réflexion autour des contraintes techniques et celles liées à la surconsommation de carburant, permettraient de réduire jusqu’à 60 % des traînées de condensation et dès lors, réduire sensiblement l’impact de l’aviation sur le réchauffement climatique.

Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude ?

Les vols partant des deux aéroports wallons sont-ils concernés par ce phénomène ?

Serait-il envisageable d’étudier les stratégies de vols des avions au départ et en provenance de ces aéroports à la lumière de cette étude ?